De biens belles initiatives fleurissent dans ce monde bientôt post-copyright ! Ici, c'est zillon.tv qui tente sa chance sur le très disputé marché de la télé à emporter, avec un concept plutôt astucieux, je vous laisse juger : le spectateur choisit entre payer pour un programme ou se manger des spots publicitaireshyper-ciblés (le détail chez Blended). On verra bien de quel côté balanceront les Antipubs !
Autre marché, autre concept. Beezik offre aux aficionados du MP3 avec DRM (on peut espérer un revirement stratégique !) de la musique en échange de bons de réduction à valoir chez les e-commerçants partenaires (plus d'infos chez Papygeek)
Historiquement la musique, l'art ou le cinéma ont toujours été financés par des mécènes au bon goût plus ou moins reconnu, mais qui avaient en commun, cette formidable envie de briller en société (on ne parlera pas des vrais amateurs, ça va pas être cohérent avec la suite du billet!).
Mais l'industrialisation a galopé, et le pékin moyen en est allé lui aussi de sa petite contribution... générant des profits insolents pour ceux qui ne créaient rien, jusqu'à un certain avènement du partage (des chiffres sur le marché français)... Et bizarrement, malgré les solutions de génie - type HADOPI - qu'entrevoient nos chers industriels, force est de constater que le pékin d'il y a quelques années n'a plus l'intention d'affronter son banquier à chaque fin de mois pour jouir de produits culturels souvent très médiocres.
Une solution ? Pas entièrement. Mais les marques ont l'air bien parties pour devenir les mécènes de la culture de demain. Certains parlent de BrandProperties, d'autres de prostitution, mais le question reste d'actualité : le système doit complètement changer... qui va payer la note ?
Et si Orange Rockcorps (voir la vidéo) devenait un RDV annuel ? Et si la cérémonie d'adieu à Michaeljackson (aucunes places à vendre, mais seulement 8750 gagnants tirés au sort pourront y assister... pour 1,7M de participants) préfigurait elle aussi de ce demain autofinancé ? Et si la vie d'après le copyright était un all inclusive géant pour le consommateur ? De plus en plus de signes tendent à le faire penser (le cinéma est un peu mieux loti que la musique, mais jusqu'à quand ?)... Les marques ont déjà financé la presse, la radio, la télé, demain elle financeront sûrement tous les autres moyens de se distraire ou de s'informer !
Et à ce jeu là, on ne peut pas dire que Nokia s'en sorte véritablement mal ! Après un changement assez remarqué dans sa communication (un exemple), et des dizaines d'initiatives toutes les plus positives les unes que les autres (notamment en matière de développement durable), la marque avait normalement fait ce qu'il fallait pour dormir sur ses 2 oreilles...
Mais c'était oublier un des piliers de la construction de l'image de marque : la cohérence. En effet, Nokia (en joint venture avec Siemens) aurait fourni à l'État iranien un système de surveillance pour ses réseaux de communication... Et ça, dans un contexte de massacre de l'idéologie démocratique, bah... ça passe pas ! Les appels au boycott se multiplient contre la firme, malmenant potentiellement le chiffre d'affaire du n°1 de la téléphonie mobile dans les prochains temps, mais surtout affectant pour longtemps une image de marque principalement construite sur la fiabilité et le partage...
Pas évident d'être irréprochable sur toute la ligne, mais c'est la challenge qui attend toutes les marques désireuses de traverser les prochaines décennies. Et nous serons là, pour les guider !