jeudi 16 juillet 2009

Shave the Trader vs Save the Traders



# Billet sponsorisé #
En 1985 Michael Jackson réunissait un nombre impressionnant de stars pop autour d'un concept simple : USA for Africa. Cette chanson installa définitivement le clip "casque - studio - yeux fermés - main dans la main" comme une référence de la solidarité...

Hasard de la vie ou complot interplanétaire, la, euhh.. plutôt les versions satyro-publicitaires de We are the world ont débarqué sur le web quelques jours avant la disparition de son incubateur. Shave the Trader (une campagne initiée par Bic... d'où le "Shave") et sa copine Save the Traders (là c'est Volkswagen !) pourraient recevoir le Lion de l'opportunisme ou plutôt de l'anticipation - eh oui, j'imagine mal les agences avoir organisé la mort du King of Pop, juste pour faire buzzer...

Je vois déjà Joe la Pompe se retourner dans ses pompes devant ce dilemme génétique : Qui est l'original ? Appelons ce double télescopage une campagne résolument dans l'air du temps, qui a simplement eu la malchance de côtoyer des messages parasites. J'imagine que les taux d'attribution pour les 2 campagnes risquent d'être assez surprenants !

Voilà un cas de similitude troublante qui soulève encore une fois le "problème" de formatage des esprits créatifs et du processus de création. Comme on peut le vérifier dans l'expérience de Derren Brown (si vous ne cliquez pas, vous risquez de rester dans la catégorie "inculte à vie" !), la création se nourrit d'images et de références... Souvent les mêmes, pour peu qu'elles aient été assez "diffusées", donc assez intéressantes. Le soucis avec les outils de veille et de partage actuels : newslettter, magazines branchouilles/créa/wouaahh elles sont terribles tes sneackers!, flux rss, Twitter, Facebook & co, c'est que nous créatifs, sommes à peu prêt tous exposés aux mêmes choses ! Qui n'est jamais allé sur ffffound! ?

Y-a-t-il une solution pour ne pas pondre de la créa bis-bis-bis ? A froid, comme ça, je dirai que c'est un dommage collatéral provoqué par l'accélération de nos modes de vie et la surabondance d'informations. Mais il serait trop simple d'abandonner, ne serait-ce que par soucis d'efficacité ! J'avais vu l'exemple de cette agence de design qui obligeait ses collaborateurs à quitter leur poste en "tout virtuel" pour reprendre contact avec le réel lors d'ateliers de confection manuels. Certes, ce genre d'initiative va souvent à l'encontre de la logique ROIste des agences (pas évident de vendre un coloriage de rédac!!), mais le métier s'en tirerait certainement purifié... et plus efficace à terme.

Le créatif n'est pas une machine.

4 commentaires:

  1. Personnelement j'ai plutôt l'impression que Bic a parodié VW qui a lancé sa campagne bien avant.
    Cela dit, la question du préformatage publicitaire reste entièrement ouverte !

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  2. Bien entendu, c'est pas impossible du tout qu'il y est pompage... mais ça ils ne doivent pas être plus de 6 à le savoir !

    En tout cas Michael c'est certain !! ;)

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  3. Et ces vidéos vous donnent-elles envies d'acheter un rasoir Bic ou une voiture Volkswagen?
    L'efficacité des campagnes virales restent quand même à prouver.

    http://edito.club-finance.fr/humeur-humour/sauvons-les-traders/

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  4. Effectivement elle reste à prouver. Dans ces 2 cas, il s'agit de campagnes de pure notoriété (ainsi que de l'image "virale branchée") qui sont simplement destinées à créer de l'empathie avec le consommateur...
    Perso, ça ne me poussera jamais à acheter, mais un spot TV qui met en avant un sosie de Brad Pitt à peine habillé d'une micro-serviette blanche pour fourguer son rasoir, non plus !
    Certains consommateurs (les jeunes en premiers) sont réticents aux messages publicitaires traditionels... Le jeu des pubards est de les impliquer au maximum dans la diffusion du message publicitaire.

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