vendredi 9 octobre 2009

Jailhousefire : le Tabasco qui s'échappe de prison !

Jailhousefire ! Pourquoi le nom d'une sauce piquante est-il associé à l'univers de la prison ? C'est pas particulièrement "hot" une prison a priori !

Mais cette sauce piquante a une particularité : elle est entièrement conçue, marketée et packagée en zonzon (plus de détails dans la vidéo de FOXBusiness "So you think you're an entrepreneur?" dont le concept, au passage, est plutôt intéressant) !

Une forme de commerce équitable ? Pas tout à fait... mais on s'en approche. Permettre aux producteurs de vivre dans des conditions plus décentes (bon, ils sont pas payés mais on imagine qu'ils ont gagné en confort de vie...), sortir de l'hyper-industriel pour consommer plus naturel, plus proche de ceux qui le font, on est pas loin du petit producteur de café péruvien que Max Havelaar a sauvé de l'ogre capitaliste !! Que la clé de leur succès réside sur l'éthique (ils ont financé 2 spots TV - à voir sur le site) ou le côté transgressif de la consommation de cette purée de piment made in jail, on s'en tamponne un peu après tout... Sauf, peut-être, si le business model est transposable à un programme de réinsertion digne de ce nom ? Dans des agences de com ?

Et dans les prisons françaises, ça se passe comment le travail ? (réponse)


Via - Influencia

mardi 6 octobre 2009

Croisade anti-drogue au pays du pinard !



Méga big-up au Ministère de la santé et ses partenaires, qui ont une fois encore, réussi à rendre la consommation de stupéfiants "so hip", s'octroyant un discrédit presque navrant au passage...

Quand l'État comprendra-t-il que l'amalgame entre drogues dures et drogues douces (même si du point de vue de la loi...blabla) ne fera que decrédibiliser ses communications de prévention ? Et que si on veut préserver nos têtes blondes, brunes ou rousses des risques inhérents à la consommation de drogues, il va falloir agir sur la loi, la prise en charge des narcodépendants et la distinction des drogues et de leurs effets (tu crois que parmi les plusieurs millions de fumeurs de joints français, quelqu'un va s'inquiéter en voyant ce spot ? Et l'alcool dans tout ça ? Oups ! Le vin n'est pas une drogue...).

Hier, j'ai lu cette citation dénichée par Homosemiotikus :
“The 21st-century ad isn’t something to be looked at, it’s something to be used.”
Agencies need to think like software companies, Allison Mooney, Adage, 29/09/2009

Ensuite, j'ai imaginé de nombreux brand manager s'inquiéter des sacrifices financiers qu'ils allaient devoir concéder pour séduire et fidéliser leur clients (un investissement est-il un sacrifice ?) dans ce nouveau contexte... Dur, mais ils le feront.

Mais j'avais complètement occulter ce type de communication, dont l'hypocrisie surpasse de très loin les plus grands greenwashing du moment. Ce type de communication sociale (opérée par les instances étatiques) manque cruellement de pertinence : elle est loin de prouver ce qu'elle dit (trop de contre-exemples ?) et n'apporte aucune solution palpable, aucun remède, accentuant ainsi la ringardisation de la marque "Etat". Dommage car l'insight "banalisation exacerbée" n'était pas dénué de justesse...

Et pour terminer la rigolade (enfin, c'est notre argent qui finance...) la décli web de la campagne, qui tente une percée dans l'univers briton et son génial "Talk to Franck", mais avec une réal bien consensuelle et un ton particulièrement moralisateur et chiant ! On est bien parti pour garder notre place sur le podium européen de la consommation cannabique !


lundi 5 octobre 2009

Usages aléatoires des données personnelles

Internet est un formidable outil pour créer, échanger ou diffuser des informations. Ça, personne n'est censé pouvoir me contredire.

En revanche, tout le monde ne sait pas que, collatéralement au développement de la toile, nous sommes en train de créer des bases de données d'une taille si astronomique, qu'aucun marketeux n'aurait osé les imaginer il y a encore 5 ou 10 ans...

Si certains voient assez bien ce qu'ils vont pouvoir en faire dans le futur (un indice : une marque avec 2G et 2O dans son nom), d'autres se cherchent encore un peu... Sans aller chercher très loin, on a quand même Facebook qui, déjà connu pour son incapacité à exploiter l'une des plus grandes bases de données de la toile (rien qu'un échantillon démographique ici), se hasarde à développer des applications qui en l'état ne servent à rien.

Ex : United States Gross National Happiness - une application, basée sur l'analyse de millions d'informations partagées par les utilisateurs du site, censée générer un indice de "bonheur national brut". Mais comme l'outil analyse des données sémantiques, par définition, saisies consciemment par des Facebookiens souvent aguerris aux techniques de personal branding, on imagine assez le taux d'hypocrisie nationale brute que peut comporter cet indice (Fluctuat semble d'accord avec moi).

Bref. L'internaute/consommateur/citoyen peut dormir tranquille, ses informations personnelles ne font pas encore complètement les choux gras des professionnels du marketing... Pour combien de temps encore ?